dimanche, octobre 04, 2015

Les Désorientés -- Amin Maalouf

Petite photo à la bien avec photophore orientalisant qui se prête bien à cette lecture.
Si Soufi Mon amour est le roman du présent, du perpétuel aujourd'hui, Les Désorientés d'Amin Maalouf est sans conteste celui d'hier.
 Véritable archéologie de la vie du personnage principal Adam. 
Et avec un nom comme ça, cette archéologie personnelle ne pouvait que devenir une remontée aux sources de toute l'humanité - où du moins de celle qui peuple le bassin méditerranéen.

Adam a quitté son pays pendant la guerre, un quart de siècle plus tôt. Son pays, il ne l'appellera jamais de son nom propre mais toujours par des détours périphrastiques. Bon puisque c'est Maalouf qui écrit on imagine bien que c'est le Liban, mais en réalité cela pourrait être n'importe quel pays arabo-judeo-christo-musulman. C'est le roman de la déchéance du monde méditerranéen, peuples élus aux ailes et teints brûlés par un soleil trop bas.
Désorientés, ces personnages le sont. Perdus. Dépossédés de leur Orient, de leur Levant, sûrement.
Mais en filigrane, c'est le monde entier qui a perdu son sens de l'orientation, son étoile.

La trame se construit autour de l'histoire d'une bande d'amis décimée par la guerre et qui essaye de se retrouver 25 ans après, c'est How i met your mother en quelque sorte. C'est mon premièr Maalouf, le style est simple et sans fioritures. Il va droit au but et ordonne son récit d'une main de maître. La question de la vraisemblance se pose, c'est l'autofiction du monde menée par un narrateur historien.
Ça fait chialer et ça fait rire. Et ça nous laisse perdus, complètement à l'ouest quoi.

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